lundi 6 août 2018

Le rapport de Brodeck – Philippe Claudel


Avant de découvrir la bande dessinée  de Manu Larcenet adaptée du roman , « Le rapport de Brodeck », j’ai préféré me plonger dans la lecture du roman de Philippe Claudel.
Dès les premières lignes, j’ai été happée par la beauté de la langue, sa poésie, l’univers dans lequel j’étais plongée. L’histoire se déroule dans un village de montagne d’une vallée reculée, un village qui ne se trouve pas sur une voie de passage. Le récit débute par un drame. " L’Anderer ", " l’autre ",  arrivé quelque temps auparavant a été supprimé par une partie des villageois. Supprimé est le mot juste, car du corps, de ses affaires personnelles, il ne reste plus rien. Brodeck, l’intellectuel du village, un être à part, vivant en marge est chargé par le maire d’écrire le rapport de la mort de l’étranger. Il est chargé d’expliquer de manière circonstanciée les raisons qui ont conduit à ce lynchage. L’écriture de ce rapport que Brodeck doit se résoudre à rédiger va nous ramener des années en arrière. A l’arrivée de Brodeck lui-même, au village, en compagnie de la vieille Fédorine alors qu’il n’est encore qu’un enfant, jusqu’à l’histoire la plus récente. La guerre, son cortège de barbaries, l’occupation du village par la troupe ennemie avec laquelle on finit par fraterniser, les dénonciations, les déportations –dont celles de Brodeck- , les exactions. L’arrivée à la fin de la guerre de " l’Anderer", ce personnage énigmatique  qui observe, se tait, déambule dans les endroits les plus secrets que l’on voudrait définitivement oublier va semer le trouble parmi les habitants.
Dans ce récit, Philippe Claudel nous questionne sur le genre humain, sur la montée des idéologies. Récit magistral, un coup de cœur !
Lily

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