lundi 26 février 2018

Règne animal - Jean-Baptiste Del Amo


Résumer ce roman ? Pour le faire correctement, il faut le digérer, et s’en dégager calmement, s’éloigner des personnages, de leurs difficultés à élever leurs enfants sur une terre ingrate (l’histoire débute en 1898),  où dès le plus jeune âge, on aide, on trime, sans avoir en retour le sourire de sa mère ou une marque de tendresse. Celle-ci ne trouve réconfort que dans la religion qu’elle interprète à sa façon, très dure – même envers elle – et entraîne sa fillette dans ses délires fous. Le père ? Il se tait, a pris l’habitude de laisser sa femme régner en maître. Il est le seul soutien muet mais aimant  de leur fille. Tous trois s’occupent de l’élevage de quelques porcs, verrats, truies et porcelets, où « Règne animal » prend tout son sens dès les premières pages et vous gifle de façon magistrale jusqu’à la nausée. 
Il faut poursuivre cette lecture, âpre, difficile, déstabilisante. Petit à petit, on arrive à notre époque, où l’ambiance ne change guère. La puissance de l’écriture est constante  présente dans tous les chapitres, jusqu’à la fin…
J’ai pu lire ce roman – roman-documentaire, roman-plaidoyer en faveur du respect des animaux de leur naissance à l’abattoir – grâce à la force de son écriture, jamais vulgaire. « Règne animal » ? Oui l’humain est ici l’animal le plus contestable, « La Bête » la plus féroce,  parce qu’en cette fin de 20e siècle (1981)  seuls rendement et profit l’animent. C’est en même temps une étude de caractères, où la fin du roman laisse entrevoir malgré tout une douloureuse prise de conscience tardive où « La Bête » n’est pas celle que l’on attendait. A lire... jusqu’à la fin ! 
Jacqueline

3 commentaires:

  1. Je vais voir si le livre est disponible dans ma médiathèque. Respecter les animaux c'est se respecter aussi. Merci

    RépondreSupprimer
  2. Reservation faite. Il a ecrit un autre livre
    L214 une voix pour les animaux

    RépondreSupprimer
  3. Difficile d'oublier ce ivre tant l'auteur met en lumière la violence dans laquelle sont plongées cinq générations d'une même famille tour à tour victimes et bourreaux. Victimes de l'incompréhension des hommes, de la guerre et bourreaux eux-mêmes des animaux qu'ils élèvent. Nulle place pour l'amour, le respect d'autrui, qu'il soit homme ou animal. L'enfer sur terre ou métaphore de notre société de consommation ? A mon avis, lecture indispensable.
    Lily

    RépondreSupprimer