Ce roman fascinant traduit du gaélique raconte la vie dans les Îles Blasket, « dont les 22 derniers habitants furent évacués sur l'ordre du gouvernement le 17 novembre 1953 parce qu'on les estimait soumis à une vie trop difficile ».
Il n'y eut jamais ni église, ni pub, ni médecin, ni infirmière dans les Blasket et on peut se demander comment, parmi les éléments déchaînés, ils ont pu résister. Accidents du haut de la falaise et maladies emportaient beaucoup d'enfants.
Conteurs, chanteurs, poètes ont passé des veillées, des nuits entières à se raconter leur vie, leur résistance. Ainsi chassait-on la morosité. Le whiskey, la bière noire accompagnaient ces soirées. Franchement, quand on en voit l'intense consommation (et ses dégâts), ajoutée aux conditions de vie, on peut s'étonner de leur survie dans de tels endroits. Souvent, ce qu'ils gagnaient en vendant leurs produits était pratiquement tout dépensé dans les villes de la côte, et pendant ce temps épouse et enfants n'avaient rien dans le ventre en les attendant. Heureusement, le grand Blasket regorgeait de lapins qui leur fournissait ainsi la viande...
Après ce livre, n'hésitez pas à lire « Peig » de Peig Sayers, récit autobiographique de cette autre grande conteuse irlandaise : « La plus longue partie de ma vie, je l'ai passée sur ce caillou solitaire au milieu des flots. »
Jacqueline
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